Le coté obscur de la force !
- Niels Brouzes
- 26 juil. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 août 2024

Dans le monde du sport, la suspicion de dopage est omniprésente. Les performances exceptionnelles sont souvent mises en doute, et la quête de résultats sans faille pousse certains athlètes à franchir les limites de l’éthique sportive. Mais où placer ces réserves si complexes dans un contexte où les pressions sont immenses et les enjeux financiers colossaux ?
Pour démarrer, le moins fort…
Le dopage trouve souvent ses racines chez les athlètes moins performants, incapables d’accepter les inégalités physiques naturelles. Ces derniers se dopent pour surpasser les plus forts, créant ainsi une boucle vicieuse où les champions, à leur tour, se sentent obligés de se doper pour maintenir leur suprématie. Les champions, plus exposés par leurs résultats, sont plus souvent testés et ont davantage de chances de se faire attraper par les contrôles antidopage. Cette inégalité dans la détection crée une perception erronée selon laquelle seuls les meilleurs trichent.
La présomption d'innocence
Le sport, comme toute autre sphère de la vie, devrait reposer sur la présomption d'innocence. Pourtant, la suspicion et les jugements hâtifs sont monnaie courante. Cette approche peut détruire des carrières et ternir des réputations sans preuves tangibles. La présomption d'innocence, malheureusement, est souvent exacerbée par l'opinion publique et les médias, créant une atmosphère où chaque performance exceptionnelle est vue avec méfiance.
L’aigri dévastateur
Les commentateurs et influenceurs aigris du cyclisme, peuvent avoir un impact dévastateur sur les carrières des athlètes. En publiant des accusations sans preuves sur les réseaux sociaux, ils peuvent ruiner des réputations basées sur des impressions personnelles plutôt que sur des faits avérés. Pour l’instant il n’y a pas eu de représailles mais qui s’est ce qui pourrait arriver si nous ne posons pas de limite juridique, il y a un risque que ces jugements gratuits mènent un jour à des actions violentes lorsque les accusations infondées auront des conséquences réelles sur les vies des athlètes.
La science au service du dopage
Le dopage a évolué avec le temps, passant des amphétamines aux stéroïdes, puis à l’EPO, l’hormone de croissance, le PFC et autres substances. Chaque époque a son produit phare, et aujourd'hui, en 2024, la question se pose : quel est le produit en vogue actuellement ? La science ne cesse de progresser, rendant les méthodes de dopage plus difficiles à détecter et plus sophistiquées, posant ainsi un défi constant aux autorités antidopage.
Le produit de demain
La prochaine frontière du dopage pourrait bien être la génétique. Les avancées en manipulation génétique ouvrent des perspectives inquiétantes où les performances pourraient être améliorées de manière indétectable par les méthodes actuelles de contrôle. Cette possibilité soulève des questions majeures sur l’avenir et sur la santé des athlètes.
Les amateurs et les cyclos
Dans le circuit amateur, le dopage "du pauvre" a toujours existé. L'utilisation de corticoïdes et de micro doses juste en dessous des nanogrammes autorisés a été et est probablement encore monnaie courante. Les sites ainsi que rubriques spécialisées sur le dopage accompagné de la disponibilité des achats en ligne de produits dopants offrent aux sportifs la possibilité de s'initier au coté obscur de la force... Vouloir améliorer ses performances par la voie médicale sans en comprendre les conséquences est une pratique répandue parmi les amateurs et cyclosportifs, et c'est, ce qui est le plus préoccupant.
La conscience du passé
L’histoire du dopage doit servir de leçon, mais l’être humain est en quête constante de dépassement. Les scientifiques, en cherchant à améliorer les performances, portent aussi une part de responsabilité. Le dopage n’est pas seulement une tricherie individuelle, mais aussi une conséquence de la pression financière qui grandit chaque jour dans le monde du sport.
L'argent du mal
L'une des meilleures solutions proposées pour lutter contre le dopage est la pénalité financière. L’idée est simple : frapper là où ça fait mal, dans le portefeuille. En imposant des amendes à la hauteur des gains remportés depuis le début des carrières, on dissuaderait plus facilement les athlètes de recourir aux substances interdites. Cependant, cette approche n’a jamais été mise en place.
Quand j'étais jeune et insouciant, je n'avais qu'un seul rêve : devenir un grand champion. Malheureusement, alors que j'atteignais les sommets de ma catégorie, j'ai commis l'irréparable, j'ai été contrôlé positif au début de ma carrière pro. Ce fut un véritable gâchis... Une énorme erreur qui a mis définitivement un terme à mes grandes ambitions sportives.
Peut-on me condamner de ne pas avoir été naïf ? Je dis souvent que tout le monde savait que le dopage était encore bien présent dans le peloton professionnel au début des années 2000. À cette époque, tu pouvais presque te doper en lisant le journal L’Équipe, qui publiait régulièrement des articles sur les méthodes de dopage. J'étais un jeune impatient, et si je le regrette, ma réponse est oui.
Aujourd'hui, je participe régulièrement à des conférences sur le dopage pour partager mon expérience du sujet, que ce soit devant des hauts fonctionnaires, des grandes instances ou des clubs. Mon but est d'apporter un regard constructif sur le sujet et de dissuader de prendre ce chemin qui n'apporte rien de bon dans sa finalité.
Le dopage dans le sport est un problème complexe, ancré dans la nature humaine et les structures mêmes de la compétition. Pour aller de l’avant, il est important de combiner des approches variées : renforcement des contrôles, éducation des athlètes, sanctions justes et équitables, et une réflexion éthique profonde sur ce que signifie véritablement le fair-play.
Niels
Fondateur de l'application d'entraînement Sorius
Disponible sur App Store et Google Play






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