Prépa course : Agent de maîtrise
- Niels Brouzes
- 25 juil. 2024
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 août 2024

Gagner une course de vélo nécessite bien plus que la simple force physique. C’est une combinaison de préparation, de stratégie et d'adaptation en temps réel, d'où le fait que je n’aime pas les oreillettes chez les pros.
1. La préparation
Avant même de prendre le départ, une préparation minutieuse est essentielle. Cela inclut une reconnaissance du parcours pour identifier les segments clés comme les montées, les descentes et les virages techniques. Une bonne compréhension du terrain permet de planifier où attaquer, où se protéger du vent, et où économiser de l’énergie.
C’est la base de tout coureur stratège. Bien sûr, cela varie selon les courses, mais il est toujours essentiel de bien reconnaître le parcours.
2. Le positionnement
Rester dans le peloton est important pour économiser de l’énergie. Le peloton permet de réduire la résistance au vent, économisant ainsi de l'énergie. Il est également important de se positionner correctement dans le peloton. Être trop à l’arrière peut vous exposer aux cassures, tandis qu'être en tête trop souvent peut vous fatiguer inutilement.
Lors d'une semi-classique belge au début de ma carrière, j'ai imité le positionnement de Peter Van Petegem. Incroyable, ce gars-là remontait toujours au bon moment. Mais le plus impressionnant que j'ai vu, c'est Thor Hushovd. Lui, il remontait de l'intérieur du peloton sans dépenser d'énergie. Pour moi, c'était un risque maximum autorisé, impossible à reproduire !
3. Les attaques
Savoir quand attaquer est un art. Les attaques doivent être bien calculé, souvent lors de moments où les autres cyclistes sont fatigués ou inattentifs, comme après une montée difficile.
Que tu sois fort ou non, quand l’idée d’attaquer se présente, elle ne doit pas être dirigé par une impulsion stupide, comme souvent. Si tu veux attaquer devant tes parents ou ta famille, ok, mais fais-le sans trop forcer. C’est sympa de vouloir impressionner, mais le reste du temps, fais-le intelligemment !
4. L’échappée
Faire partie d'une échappée peut être une stratégie gagnante, surtout si vous savez qu'il y a une forte probabilité que le peloton ne vous rattrape pas. Les échappées réussies demandent de la coordination et de la coopération entre les coureurs échappés. Il est important de bien gérer son effort et de s'assurer que tous les membres de l'échappée contribuent équitablement.
Dans une échappée, j’ai entendu Guimard dire, tu en fais autant que celui qui en fait le moins. et un autre directeur sportif très malin que j’ai eu à Auber93, Guy Gallopin, avait une vision que j’appréciais : en dessous d’une minute, tu roules ; au-dessus d’une minute, tu gères. J’ai toujours adopté cette stratégie. Ensuite, il faut être intelligent avec tes collègues d’échappée : ne pas trop montrer ta force, ni montrer que tu es juste. C’est un véritable jeu, et c’est agréable à jouer !
5. L'importance des coéquipiers
Les coéquipiers jouent un rôle vital dans une course. Ils peuvent protéger le leader de l’équipe en le plaçant à l’abri du vent, en allant chercher des bidons d’eau, ou en contrôlant le rythme du peloton. Dans les moments cruciaux, un coéquipier peut lancer une attaque pour fatiguer les adversaires ou aider le leader à se replacer en tête de course.
Les coéquipiers, c’est tout un sport dans le monde amateur... Là, c’est souvent des engueulades. On connaît tous ce gars qui passe son temps à dire qu’il a des jambes de feu pour être protégé, et à l’arrivée, il n’y a personne. Ou encore, l’éternel sprinteur que tu protèges toute la journée, mais qui finit toujours par dire qu’il s’est fait enfermer, sans compter le RATAGAZ que tu n’as jamais vu de la journée et qui vient faire top 10… Ah lui, il fait mal ! Autant de sources de conflits que les dirigeants doivent gérer.
6. La gestion de l'énergie
Savoir gérer son énergie est essentiel. Cela inclut une alimentation et une hydratation adéquates avant et pendant la course. Consommer des glucides rapidement assimilables peut fournir une énergie immédiate, tandis que boire régulièrement évite la déshydratation, qui peut réduire les performances de manière drastique.
C’était mon problème perso, j’avais du mal à manger, ce qui m’a coûté cher dans certains finales de course. J’avais des rejets, et m’alimenter était un vrai défi pour moi. C’est pour ça que je m’entraînais souvent sans trop manger, pour adapter mon corps, et ça marchait pas mal ! Cela dit, aujourd’hui, avec les aliments liquides, ça aurait été beaucoup mieux pour moi.
7. Les sprinteurs
Le sprint final est souvent décisif. Pour les sprinteurs, il est important de bien se positionner dans les derniers kilomètres. Avoir un train d'équipe qui peut vous lancer dans le sprint est un avantage énorme. Il est aussi important de connaître le moment exact pour lancer votre sprint et d’avoir suffisamment d’énergie pour maintenir votre vitesse jusqu’à la ligne d’arrivée.
En plus d'un positionnement impeccable à 250 mètres de la ligne, ce qui nécessite d'avoir bien étudié le final et les concurrents, il est important de savoir jouer avec le braquet. Un grand sprinteur m'expliquait comment il gérait son braquet dans les arrivées massives. Quand son positionnement était parfait, il passait à un braquet plus gros à un kilomètre de l'arrivée pour réduire les toxines et produire un sprint plus efficace. Intéressant !
8. L'adaptation
La capacité à s’adapter aux événements imprévus pendant la course est cruciale. Cela peut inclure des changements de météo, des chutes, ou des attaques inattendues. Les coureurs doivent rester flexibles dans leur stratégie et être prêts à modifier leur plan de course à tout moment.
Sentir la course, savoir anticiper les événements en fonction des circonstances n'est pas donné à tout le monde. C'est souvent le rôle du capitaine d'équipe, qui possède cette vision et cette expérience.
9. La connaissance des adversaires
Connaître les points forts et les faiblesses de vos adversaires peut vous donner un avantage stratégique. Si vous savez qu’un adversaire est faible dans les montées, vous pouvez attaquer dans ces segments pour les distancer. Observer et analyser les comportements des autres coureurs tout au long de la course peut fournir des informations précieuses pour le moment décisif.
On a tous déjà regardé la liste des engagés et pensé "Merde... Y’a lui ou il y a lui." Mais quand ce sont les autres qui disent ça de toi, c’est mieux, même si ça signifie que tout le monde te surveille... Avoir la pancarte, c’est un autre problème ! C’est intéressant de connaître les points forts et les faiblesses des coureurs, et même d'analyser leurs périodes de performance biorythmique. À vos analyses, les gars !
En conclusion, gagner une course de vélo repose sur une combinaison de préparation minutieuse, de stratégies bien pensées, et de la capacité à s’adapter en temps réel aux conditions de course. Chaque course est unique, et la meilleure stratégie est celle qui permet d’exploiter au mieux vos forces tout en minimisant vos faiblesses.
Niels
Fondateur de l'application d'entraînement Sorius
Disponible sur App Store et Google Play






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